
-115-
esprits, et d'y établir le gouvernement aristocratique,
qui s'y maintinr jusqu'en 1797. —- Doria aurait pu
s'emparer de la souveraineté, mais il se contenta
d'avoir alFermi la liberté, et d'avoir rétabli la tran-
quillité dans sa patrie. — En ces temps florissants.
Gènes possédait plusieurs îles dans l'Archipel, ec
plusieurs villes sur les côtes de la Grèce et de la
Mer-Noire. Elle tenait même Péra, l'un des fau-
bourgs de Constantinople ; mais l'accroissement de la
puissance Ottomane affaiblit tellement son commer-
ce, que depuis cette époque, on vit à peine un de
ses navires paraître dans les états du Grand-Sei-
gneur. — Aussi cette république est plus fameuse
par ce qu'elle fut autrefois, que par ce qu'elle était
depuis, et par ce qu'elle est aujourd'hui. Les Gé-
nois ont tout perdu: leurs possessions au Levant,
l'île de Corse en 1759, et qui pis est, leur existen-
ce politique. En 1797, Bonaparte changea le gou-
vernement aristocratique ' (établi par Doria, com-
me nous venons de voir,) en démocratie, et donna
le nom de République Ligurienne à Gênes; mais au
mois de Mai 1805, l'empereur des Français, Napo-
léon , s'en empara en pleine paix, et en agrandit ses
conquêtes. La révolution de 1814 la fit tomber au
pouvoir des Anglais, qui s'engagèrent à lui rendre
son indépendance; mais par un article du congrès
de Vienne, Gênes fait partie des ^tats du roi de
Sardaipe, qui la gouverne aujourd'hui comme une
principauté particulière.
H 2 SA-